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Appel des maires de France

Les maires se mobilisent ce samedi pour alerter les citoyens sur les conséquences de la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales, qui aggrave leurs difficultés financières et met, selon eux, en danger les services publics.

Devant l'ampleur de la fronde, François Hollande a appelé vendredi "tous les acteurs publics" à "faire des économies". "J'ai été moi-même maire, président d'un conseil général, je sais ce que c'est de pouvoir animer un territoire avec des moyens qui sont forcément limités", a rappelé le chef de l'Etat.

Au-delà des clivages droite-gauche, des élus de toutes tendances ont en effet appelé à cette journée d'action à l'invitation de l'Association des Maires de France (AMF). Pour l'AMF et les principales associations du bloc communal, il y a "urgence à réviser le calendrier" et le volume de l'effort demandé aux communes. Entamée en 2014, la baisse des dotations doit représenter d'ici 2017 un manque à gagner de 15,8 milliards pour les communes. "Cette amputation est inéquitable, insoutenable pour les communes et intercommunalités et aura de graves conséquences sur l'activité économique dans les territoires", met en garde François Baroin (Les Républicains), le président de l'AMF.

PETITION
L'association des maires de France recherche, bien sûr, le soutien de la part des habitants. Et propose une pétition en ligne intitulée : "L'Appel du 19 septembre pour les communes de France" que les citoyens sont invités à signer sur le site Change.org ou sur des registres dans les bâtiments municipaux. Quasiment 30 000 signatures ce samedi.
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A trois mois des élections régionales, la grogne des élus locaux tombe mal pour le gouvernement, qui a répondu partiellement à leurs préoccupation en annonçant la création d'un fonds doté d'un milliard d'euros pour soutenir les projets d'investissement que les collectivités ne parviennent pas à financer - dont 500 millions pour les zones rurales. Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, rappelle pour sa part que la baisse de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) ne représente pour les communes "qu'une diminution de 1,84% de leur recettes de fonctionnement chaque année, soit en moyenne 28 euros par habitant".
Une inquiétude profonde

La Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) dénonce quant à elle une manoeuvre de François Baroin, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, et de la droite. "Ne soyons pas dupes des intentions de l'opposition qui souhaite faire de ce rassemblement une journée de contestation du gouvernement", écrit François Rebsamen, maire PS de Dijon. Aucun des grands élus socialistes ne devrait participer aux manifestations.

Mais pour le vice-président socialiste de l'AMF André Laignel, qui soutient le mouvement, les "diminutions de moyens considérables" affaiblissent "les territoires, mais aussi l'économie nationale". L'inquiétude des élus est profonde et les maires ruraux, souvent sans étiquettes politiques, adhèrent à cette journée d'action, à l'appel de leur association, l'AMRF, qui revendique près de 10 000 adhérents. "Tous concernés !", "Stop à la baisse brutale des aides de l'Etat" : les slogans fleurissent sur internet pour dénoncer les baisses de crédits.
Mobilisation en région

La mobilisation a d'ailleurs commencé dès vendredi avec plusieurs rassemblements en France mais va s'intensifier ce samedi. Dans la région, en Aveyron comme dans l'Hérault, la grogne monte. En Aveyron, une journée d'action, impulsée par l'ADM, est organisée ce samedi à Onet-le-Château, de 10 h à midi. "L'objectif est de mobiliser et de sensibiliser les Français, alors que l'on parle de 30 % de baisses de dotations d'ici 2017" a expliqué Jean-Louis Grimal, président de l'association des maires de l'Aveyron. Dans l'Hérault, les maires du Biterrois sont aussi très remontés et ont prévu ce samedi d'informer les habitants.

Source : Midi Libre - AFP